Parigi, apre Salò. Un club di rue Faubourg Monmartre. Apprensione per il nome. Che secondo i proprietari si ispira a Pasolini. Mah…
L’articolo di Libération:
«SALÒ», OU LE NOUVEAU NOM FÂCHEUX D’UN CLUB PARISIEN
Par François-Xavier Gomez Journaliste au service Monde@fxgomez18— 18 octobre 2016 à 20:01
C’est une bonne nouvelle pour la nuit parisienne : le Social Club de la rue du Faubourg-Montmartre, fermé en juin, rouvre ses portes sous l’égide des mêmes propriétaires, l’agence Manifesto, qui gère aussi dans la capitale le Silencio, le Wanderlust et les Nuits fauves. Le lieu ne sera donc pas transformé en bureaux ou en salle de gym, comme il en était question. Mais le nouveau nom, Salò, est polémique par les fâcheux souvenirs qu’il évoque. Selon le site salo-club.com, il s’agit d’une«référence au chef-d’œuvre de Pier Paolo Pasolini» (et c’est d’ailleurs Abel Ferrara, auteur d’un film sur Pasolini, qui est le premier invité). Mais avant d’être un film, Salò est un symbole du fascisme mussolinien : dans cette ville thermale du nord de l’Italie, Mussolini, chassé de Rome et privé de tout pouvoir, avait installé en 1943 un gouvernement fantoche, sous la protection des nazis.
En 1975, Pasolini situe dans ce contexte son adaptation des Cent vingt Journées de Sodome, du Marquis de Sade. Des bourgeois, des juges et des ecclésiastiques y asservissent des adolescents, jouets de leurs obsessions sexuelles et de leurs instincts de meurtre. Le cinéaste avait brossé un tableau infernal où le fascisme déshumanisait les êtres et les transformait en marchandises, constat qu’il étendait à la société de consommation d’après-guerre.
L’admiration pour le Salò de Pasolini ne peut faire oublier la réalité historique dans laquelle il s’enracine : le régime mussolinien liberticide, allié de Hitler et complice de la politique d’extermination des juifs. Donner un tel nom à un lieu de divertissement, fût-il comme le précise le communiqué de presse «dédié aux mouvements alternatifs», relève pour le moins de la maladresse, de la faute de goût ou d’un cruel manque de discernement.
Le service de presse du Salò indique que l’idée du nom est venue d’Anne-Claire Gillet, alias Miss Dactylo aux platines. Sa proposition aurait reçu l’assentiment de toute l’équipe. Manifestement très pris par l’ouverture imminente du lieu, aucun responsable n’a pu (ou n’a souhaité) répondre à nos questions.
François-Xavier Gomez Journaliste au service Monde@fxgomez18