La vita contro la morte. Si chiama Thelma, è nata il 16 marzo 2016, è la figlia di Matthieu Giroud, una delle 130 vittime del 13 novembre a Parigi. Ne dà notizia nel suo blog un amico, Didier Pobelle, con una nota (qui sotto) pubblicata sulla pagina facebook della zia della piccola. Aurélie Silvestre sua madre ha commosso in passato la Francia intervenendo in trasmissioni tv.
Thelma nasce mentre Salah, uno degli assassini del padre e delle altre giovani vittime innocenti, è stato finalmente arrestato. Dicono che stesse preparando altre stragi. Il padre di Thelma, Matthieu, non aveva ancora quarant’anni, le foto lo ritraggono sorridente al fianco di Aurélie la moglie. Lei è una delle due vedove incinte al momento della strage. L’altra, Laurence Hercouet, vedova del giovane grafico Eric Thomé, ha probabilmente avuto il suo secondo figlio che aspettava per dicembre. Ma i media non se ne sono occupati. Non si sono occupati neanche di Thelma. Però Thelma ora è qui con noi e rappresenta la vittoria della vita contro la barbarie e il nulla.
Matthieu era un geografo, un brillante geografo che insegnava all’università di Marne la Vallée. Quando è morto ha lasciato un bambino di tre anni, Gary, e questa piccola ancora dentro la mamma Aurélie.
Auguri a Thelma e alla sua mamma Aurélie che sulla sua pagina facebook aveva postato in febbraio una bella foto (sotto, e più in basso poi con Matthieu).
E qui di seguito ecco cosa ha scritto Didier Pobelle nel suo blog. Annuncia così l’arrivo della primavera:
C’est quoi le printemps? C’est un bouquet de primevères, c’est un air soudain plus doux, c’est Botticcelli qui débarque au jardin. C’est quoi le printemps? Et si c’était, cette année, une photo… Une photo qui, comme égarée ces jours-ci dans le flux radoteur des réseaux sociaux, reste presque privée. À tel point qu’on ose à peine l’évoquer ici, sinon du bout des lèvres. Mais comment taire l’émotion qui en émane? À vrai dire, on ne voit pourtant pas grand-chose sur cette image. Juste une grenouillère blanche à petits points gris et une menotte repliée de bébé. Il faut tourner un peu la tête pour lire ceci sur le bracelet de nouveau-né en plastique : “Thelma née le 16- 3- 16”.Une petite fille venue au monde à quelques jours du printemps, comme tant d’autres évidemment. Sauf que Thelma, toute minus qu’elle est, adresse avec son si fragile poignet, le plus vivifiant des bras d’honneur qu’on puisse imaginer. Un bras d’honneur à Salah Abdelslam dont on voit le visage partout au moment où elle s’éveille. Un bras d’honneur à tous les terroristes de la Terre.
Thelma va maintenant apprendre à connaître sa maman Aurélie qui a ému la France entière par sa force et son courage. Elle va bientôt pouvoir rire avec son grand frère Gary. Et puis, un peu plus tard, elle apprendra ceci. Matthieu, son papa, originaire de Grenoble, aimait, en plus d’Aurélie, la géographie, le foot, le whisky japonais, les BD, la poésie. Et les Eagles of Death Metal.
C’est eux qu’il était allé applaudir le 13 novembre dernier. Quand elle sera plus grande, Thelma s’arrêtera un jour devant un bâtiment redevenu presque banal. Elle dira : “C’était là le Bataclan”.Elle murmurera peut-être ce mot extraordinaire : “Papa”. Et ce serait vraiment bien si c’était un jour de printemps tout neuf. Comme aujourd’hui. D.P.