Il Corano? Proibisce il suicidio. Ecco le “sure” in questione. Bisognerebbe fargliele leggere…
L’articolo è da Libération.
CE QUE DIT LE CORAN
Le suicide, une pratique interdite par l’islam
Par Bernadette Sauvaget — Libération 18 novembre 2015 à 15:45
Un homme lit une copie du Coran, le livre religieux de l’islam, au Caire, le 2 octobre.AFP
L’attaque-suicide est l’une des armes favorites des jihadistes qui se revendiquent comme musulmans. Or, le Coran condamne l’acte de se donner volontairement la mort.
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Le suicide, une pratique interdite par l’islam
Au stade de France et au Bataclan, cinq terroristes se sont donné volontairement la mort le 13 novembre, en faisant exploser leurs ceintures bourrées d’explosifs. Lors de l’assaut, mercredi matin, à Saint-Denis, une femme kamikaze a procédé de la même manière, tout en se jetant par la fenêtre. C’est une première : lors des précédents attentats menés par des terroristes islamistes en France, aucun n’avait eu recours à de telles actions.
Théoriquement, le suicide est interdit en islam. Plusieurs sourates du Coran le condamnent explicitement. «Et ne vous tuez pas vous-même, Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au feu, voilà qui est facile pour Allah», y lit-on. Les personnes qui se suicident sont clairement promises à l’enfer. «Dans le Coran, seul Dieu est responsable du terme de l’existence et la vie de chaque homme compte», explique l’islamologue Rachid Benzine. Dans la société où émerge l’islam, la survie du groupe passe avant tout. «Même avant l’idéologie religieuse, insiste Rachid Benzine. Dans le Coran, il y a des passages où les hommes refusent de partir à la guerre.» Pour contrer l’idéologie meurtrière des jihadistes, les savants musulmans invoquent très fréquemment l’interdiction du suicide. Pour nombre de musulmans, outre qu’ils condamnent le recours à la violence, les terroristes ne peuvent se revendiquer de l’islam s’ils se comportent en kamikazes et tuent des victimes innocentes.
«L’arme de Dieu»
«Légitimer de se faire mourir volontairement est une construction contemporaine», poursuit Rachid Benzine. «Recourir à des attaques-suicides a provoqué des débats importants au sein de la mouvance islamiste», explique, de son côté, Bernard Godard, l’un des meilleurs spécialistes français de l’islam. Depuis la guerre au Liban, les attaques-suicides sont, de fait, devenues l’une des armes favorites des groupes jihadistes. En 1985, le leader spirituel du Hezbollah (chiite), le cheikh Fadlallah lève l’interdiction du suicide pour les combattants. C’est un tournant même si, dans la foulée, le grand mufti d’Arabie Saoudite, Ibn Baz, réfute cette prise de position. Au cours des années 90, le Hamas va multiplier les attentats-suicides. Théologien de référence de la mouvance des Frères musulmans, Youssef El-Qaradawi légitime, par la suite, les attentats-suicides du Hamas contre Israël. «Les opérations martyrs sont l’arme que Dieu donne aux pauvres pour combattre les forts. C’est la compensation divine. La société israélienne est une société militaire», déclare-t-il. Dans la rhétorique jihadiste, le kamikaze est un martyr qui meurt pour sa foi et la défense des musulmans. Et à ce titre, il a droit d’accéder au paradis.
Même si le leader d’Al-Qaeda, Ayman Al Zawahiri, a affiché ses réticences à ce que les femmes participent au combat, les kamikazes féminines ne sont pas rares dans l’histoire du jihadisme. Surnommées les «veuves noires», les femmes tchétchènes ont marqué l’histoire en commettant plusieurs attentats à Moscou au début des années 2000.
Bernadette Sauvaget