Mujaheddin siriani contro Al Qaeda. La chiamano la “seconda rivoluzione”, stavolta contro Al Qaeda accusata di varie infamie. Da Libération del 4.1.14:
Syrie: la «deuxième révolution» contre Al-Qaeda
AFP 4 janvier 2014 à 16:35 (Mis à jour : 4 janvier 2014 à 17:10)
Rebelles et militants en Syrie, engagés depuis près de trois ans dans une guerre contre le régime, ont lancé cette semaine une «deuxième révolution», cette fois-ci contre des jihadistes affiliés à Al-Qaïda qu’ils accusent des pires abus.
Depuis vendredi, de violents affrontements opposent trois coalitions rebelles à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe qui était jusqu’à il y a peu l’allié de la rébellion face aux forces du président Bachar al-Assad.
Signe des ramifications du conflit syrien dans les pays voisins, ce même groupe extrémiste sunnite vient de s’emparer de la ville irakienne Fallouja après des combats sanglants avec les forces gouvernementales et de revendiquer un attentat suicide au Liban contre un bastion du Hezbollah, parti chiite qui combat aux côtés du régime syrien.
En Syrie, face à la multiplication des enlèvements et des décapitations attribués par les militants à l’EIIL depuis l’été 2013, dont le récent assassinat d’un médecin rebelle, des bataillons insurgés ont déclaré une guerre ouverte au le groupe extrémiste.
Nouvelle alliance de rebelles
L’«Armée des Moujahidines», une nouvelle alliance de rebelles, s’est engagée vendredi à «combattre l’EIIL», accusé d’«enlever, torturer et tuer des commandants (rebelles) et des militants», des accusations souvent lancées également par l’opposition politique.
Celle-ci a d’ailleurs a annoncé samedi son «soutien total» aux tentatives des rebelles de «libérer les villes de l’oppression autoritaire de l’EIIL», accusé d’avoir «volé» la révolution contre Assad.
Outre l’Armée des Moujahidines, le Front islamique –la plus puissante coalition rebelle en Syrie– et le Front des révolutionnaires de Syrie, sont également engagés dans le combat.
Dans les provinces d’Alep et d’Idleb (nord et nord-ouest), au moins 36 combattants membres ou proches de l’EIIL ont été tués et une centaine d’autres ont été capturés par ces rebelles depuis vendredi, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), faisant état d’au moins 17 rebelles tués dans ces mêmes combats.
«Ce sont les plus affrontements les plus violents entre les deux bords. Il s’agit d’une attaque organisée des rebelles contre les postes de l’EIIL» dans ces régions, qui échappent en majorité au régime, a expliqué l’OSDH.
Non à la «terreur» de l’EIIL
Le régime syrien a toujours affirmé combattre des «terroristes extrémistes», sans faire de distinction entre opposants politiques, combattants rebelles et jihadistes.
Mais avec ce nouveau front entre extrémistes et rebelles, les militants se sont félicités de cette «seconde révolution», où ils souhaitent combattre à la fois le pouvoir à Damas et la «terreur» imposée par l’EIIL, qui prône une version extrême de l’islam.
«La révolution est revenue sur son droit chemin», a commenté Ibrahim al-Idelbi, un militant d’Idleb sur sa page Facebook. «Le 3 janvier 2014: début de la révolution contre l’EIIL», a écrit Ammar, un militant de la région côtière de Lattaquié.
«Les gens en ont marre de l’EIIL», a affirmé Abou Leila, autre militant d’Idleb. «Ils ont pris des routes qui étaient aux mains des rebelles avant de s’en retirer, laissant la voie libre à l’armée».
L’opposition a d’ailleurs récemment accusé l’EIIL de collusion avec Damas, estimant que le groupe jihadiste, au départ le bienvenu car bien organisé et armé, servait les intérêts du régime.
Le groupe, qui milite ouvertement pour un Etat islamique en Syrie et est particulièrement puissant à Raqa (nord), est accusé d’imposer le voile aux écolières dans certaines régions rebelles, de détenir des centaines de militants ou des personnalités comme prêtre jésuite Paolo Dall’Oglio ou encore de décapiter des citoyens sur une simple accusation de blasphème.
A Alep, la métropole du nord, de nombreux manifestants sont sortis vendredi et samedi pour dénoncer à la fois ce groupe et le pouvoir à Damas. «Ecrasons l’EIIL et Assad!», ont-ils scandé.
Dans le même temps à Genève, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a annoncé que des ressortissants belge, danois, suédois et suisse figuraient parmi ses cinq employés enlevés par un groupe inconnu dans le nord de la Syrie.
Parallèlement, le principal bloc au sein de l’opposition en exil a annoncé qu’il ne participerait pas à la conférence de paix qui doit débuter le 22 janvier en Suisse. Le Conseil national syrien (CNS) maintient qu’il refuse de négocier avant d’obtenir des garanties sur un départ du président Assad.
«Les rebelles sur le terrain rejettent également» la conférence en Suisse, selon un membre du CNS, Samir Nachar. «Cela signifie qu’elle n’aura pas lieu», a-t-il ajouté.