Tunisia, elezioni generali a giugno. E compromesso sulla Costituzione: accordo dei tre partiti al potere, a partire dall’islamico Ennahda, su un regime misto. L’articolo di Le Monde del 14.10.12:
Tunisie : accord sur la Constitution et élections générales le 23 juin
Le Monde.fr avec AFP | 14.10.2012 à 18h10 • Mis à jour le 14.10.2012 à 18h29
La coalition au pouvoir en Tunisie, dirigée par les islamistes, a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche 14 octobre un compromis sur le contenu de la future Constitution et sur la tenue d’élections générales le 23 juin, un accord qui intervient après une longue période de tensions politiques.
Les trois partis de la coalition se sont accordés pour “proposer la date du 23 juin 2013 pour la tenue des prochaines élections législatives et présidentielle, un deuxième tour de la présidentielle devant se tenir le 7 juillet”, a expliqué dans un communiqué le parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement.
“UNE BONNE NOUVELLE”
“C’est une bonne nouvelle”, a déclaré à l’AFP Béji Caïd Essebsi, qui a dirigé le deuxième gouvernement de transition après la chute du président Zine El-AbidineBen Ali en janvier 2011 et qui préside le parti Nidaa Tounès (“L’appel de la Tunisie”). “Nous prenons positivement acte de l’annonce de la troïka et de sa prise de conscience alors qu’elle refusait d’admettre que la date du 23 octobre marque la fin de son mandat”, a de son côté déclaré Maya Jribi, secrétaire générale du Parti républicain (centriste).
Lors de l’élection de l’Assemblée nationale constituante (ANC) le 23 octobre 2011, les principales forces politiques s’étaient engagées à rédiger la Constitution en un an, et une partie de l’opposition juge dès lors que l’ANC et le gouvernement dominé par les islamistes perdront leur légitimité à cette date anniversaire.
“UN RÉGIME POLITIQUE MIXTE”
Le communiqué signé par les trois partis de la coalition – Ennahda et deux formations de centre-gauche, Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR) – annonce aussi qu’un compromis a été trouvé sur la nature du régime politique qui doit être défini dans la future Constitution. Ce accord prévoit “un régime politique mixte dans lequel le président sera élu au suffrage universel, pour un meilleur équilibre des pouvoirs et au sein du pouvoir exécutif”, explique le communiqué.
Les trois partis de la coalition peinaient depuis des mois à trouver un compromis sur la Constitution en cours de rédaction à l’ANC, bloquant dès lors l’élaboration du texte. Les islamistes réclamaient un régime parlementaire pur, alors que leurs partenaires souhaitaient un système politique laissant des prérogatives importantes à un chef de l’Etat élu au suffrage universel.
UNE COMMISSION ÉLECTORALE INDÉPENDANTE
Les élections générales ne peuvent cependant être organisées qu’après l’adoption de la nouvelle loi fondamentale, qui doit encore être approuvée article par article, puis dans son intégralité, à une majorité des deux tiers de l’ANC. Le président de l’ANC, Mustapha Ben Jaafar avait indiqué cette semaine que le débat et le vote sur le texte allaient débuter en novembre et s’étaler sur plusieurs mois.
Dans le compromis annoncé dans la nuit, les trois partis se sont aussi mis d’accord sur la formation d’une commission électorale indépendante et sur un candidat à sa présidence. Selon une source interrogée par l’AFP samedi, l’instance sera confiée à Kamel Jendoubi, l’architecte de l’élection de l’ANC, le premier scrutin libre après la révolution de 2011.