Daniel Buren, dopo il Louvre, eccolo accerchiare il Grand Palais a Parigi. Apre oggi “Monumenta”, Buren è il grande invitato. Da Libération del 9.5.12:
Critique | 8 mai 2012
Buren encercle le Grand Palais
Par SYLVAIN BOURMEAU
Expo . L’invité 2012 de «Monumenta», qui ouvre demain à Paris, magnifie le monument parisien en déclinant lumières, rondeurs et couleurs.
On entrait hier encore par la sortie. A moins de 48 heures de l’ouverture au public de «Monumenta 2012», la nef du Grand Palais était toujours en chantier. Le gigantesque espace traversé des stridences intermittentes de perceuses, les rayons de soleil inopinés venaient s’éclater dans les découpes de miroirs posés avec minutie par des ouvriers pressés. Daniel Buren au centre, gilet multipoches noir d’artiste sur combinaison blanche en papier de peintre en bâtiment. Affairé, heureux. Il y a trois ans, il a accepté de relever le défi : investir le plus grand lieu au monde mis chaque année à la disposition d’un plasticien.
Volume sompteux. D’emblée risqué, le pari s’avère chaque fois un peu plus délicat. Quelle solution trouver pour habiter ce volume somptueux. Et déjà incroyablement beau vide. Que faire après les autres ? Après les ruines d’Anselm Kiefer ? Après l’implacable verticalité de Richard Serra ? Après l’horizontalité frissonnante de Christian Boltanski ? Après le si gonflé, envahissant Anish Kapoor ? Comment s’installer dans cette espèce d’espace sans prétendre s’en emparer ni surtout l’embellir ou le décorer ?
Daniel Buren ne sait pas travailler autrement qu’en situation. Le plan a commandé, laissant apparaître la nature concentrique secrète de l’édifice. Ce seront donc des cercles. Autant qu’il en faudra pour emplir la surface. Problème mathématique classique. Multiples de quatre. Comme des cerceaux de tambour pour tendre des peaux de plastique de couleur (les quatre teintes disponibles pour ce produit industriel) et soutenus par des poteaux noir et blanc (de 8,7 centimètres de section, norme de fabrique de la rayure Buren) – 380 cercles pour les 380 000 m3 du Grand Palais.
Pavages. Soudain, l’un des architectes de Patrick Bouchain, maître d’œuvre et complice de l’artiste, déboule. Il vient de faire, de l’autre côté du bâtiment, au Palais de la découverte une sacrée… découverte : il s’y tient, en toute discrétion, une exposition consacrée aux pavages périodiques du plan des palais de l’Alhambra de Grenade. La source du modèle mathématique utilisé pour les cercles tangents de ce «Monumenta». Génie du lieu.
Photos Raphaël Dautigny