I bloggers nel mirino della repressione nei paesi arabi.
In Egitto fa rumore l’arresto di Maikel Nabil (la sua vicenda sotto).
Ma altri bloggers sono sotto tiro un po’ dovunque. A Damasco sta rischiando Wissam Tarif, che guida una ong, la Insan che si batte per i diritti umani.
Sempre in Siria c’è Ayman Abdel Noor che ha fondato il sito All4Syria. In carcere invece il veterano dei bloggers siriani, Ahmed Abu El Kheir. E poi ci sono i bloggers sotto tiro in Iran…
Ecco informazioni sul “caso” Nabil Maikel :
Le Caire, mardi 30 Mars. Tandis que s’intensifient les preuves et les publications accablant l’armée égyptienne, Maikel Nabil, 26 ans, bloggeur réputé pour sa laïcité et son amitié affichée pour le peuple d’Israël a été arrêté le 28 mars, chez lui, et risque la cours martiale.
Sur son blog, Maikel Nabil se décrit ainsi: libéral, laïc, capitaliste, féministe, pro-occidental, pro-israélien, athée, matérialiste, réaliste, anti-militariste, pacifiste.
Son crime le plus grand aura été d’avoir publié un article au titre accusateur : L’armée et le peuple n’ont jamais été une seule main. Date par date, photos, chiffres et documents à l’appui, Maikel revient minitieusement sur chacune des violations de l’armée, chacune de ses agressions contre la société civile.
L’armée accuse Maikel d’avoir insulté l’institution militaire, de diffuser des mensonges à son sujet et de menacer la sécurité publique. L’avocat de Maikel espère que sa peine sera limitée à 3 ans d’emprisonnement, mais son frère craint qu’on lui inflige une peine supérieure à 18 ans.
Pourquoi Maikel et pas un autre? Est-il le seul a exposer l’armée et à contribuer à faire éclater la vérité au grand jour? Non, loin de là. Des dizaines de bloggeurs inondent le Net de preuves qu’ils et elles passent aux journalistes égyptiens et étrangers qui s’en font immédiatement le relais. De leur côté, l’armée et les médias tentent d’étouffer et de contrecarrer l’information en usant des méthodes les plus basses et des plus manipulatrices.
La méthode préférée de l’armée de Tantaoui est de diffuser des rumeurs sur les réseaux sociaux et, surtout, de mener des campagnes de désinformation à la télévision, visant chacune à discréditer, et depuis le 25 janvier, la révolution égyptienne.
Extrait.
Une jeune femme au visage pixellisé est interviewée sur la première chaîne nationale. La speakrine: Mademoiselle, nous souhaitons vous féliciter de votre courage, dites nous ce qui s’est passé. La demoiselle: J’ai rejoint le mouvement de protestation en pensant que j’étais ainsi une patriote, puis je me suis aperçue que les manifestants de Tahrir étaient des agents. J’ai moi-même reçu 50,000 dollars pour participer à la révolution! La speakrine: Non… 50,000 dollars? S’adressant à son co-speaker: Vous vous rendez-compte, Ahmed, 50,000 dollars? Poursuivez mademoiselle. La demoiselle: On m’a ensuite payé un voyage aux Etats-Unis où j’ai suivi un entraînement dans une institution pour espions qui s’appelle Freedom House. […] tous les gens de Tahrir sont des espions entraînés par l’Amérique et le Mossad, écoutez les, ils ont des accents bizarres et des passeports étrangers.
Depuis le 25 janvier, il ne s’est pas écoulé une journée sans que la télévision d’Etat ne diffuse, dans chacun de ses talks-show des informations et des rumeurs de cette nature. Son leit-motiv favori? Accuser les manifestants de trahison et, pour tomber dans les clichés faciles et efficaces, de faire croire à leur manipulation par “les puissances étrangères”, nommément l’Amérique, le Mossad, l’Iran et le Qatar. Plus c’est gros, plus ça marche, et l’effet sur la population seulement exposée à la télévision nationale est, tout simplement, dévastateur: xénophobie exacerbée, sectarisme enflammé et sentiment ant-israélien poussé à l’extrême.
Et voilà pourquoi on a choisi d’arrêter Maikel, le pigeon parfait. Il porte un nom chrétien, se dit laïc, athée et — c’est trop beau, pour être vrai — pro-Israélien. L’armée s’empresse déjà d’inonder la presse et les chaînes de télévision nationales qu’elle contrôle.