Celebrare o non celebrare Céline? Il suo antisemitismo preclude oigni possibilità di onorare la sua produzione letteraria? Las polemica in Francia dove si è mobilitato Serge Klarsfeld, presidente dell’associazione dei familiari dei deportati ebrei di Francia. L’articolo su Le monde del 21.1.2011:
Serge Klarsfeld s’indigne que Céline puisse être célébré par la République
alt=LEMONDE title=LEMONDE>| 20.01.11 | 16h04 • Mis à jour le 20.01.11 | 17h54
Le fantôme de Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) a encore frappé. Au nom des Fils et Filles des déportés juifs de France, qu’il préside, l’avocat Serge Klarsfeld s’indigne, dans une lettre rendue publique mercredi 19 janvier, que l’écrivain français, connu pour son antisémitisme, fasse partie – à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort – des personnalités incluses dans le recueil 2011 des célébrations nationales, publié par le ministère de la culture.
Ce recueil, dont la présentation publique devait être faite vendredi 21 janvier par Frédéric Mitterrand, contient une notice sur Céline, rédigée par l’universitaire Henri Godard, professeur émérite, qui a édité l’oeuvre de Céline dans “La Pléiade”. Elle commence par : “Doit-on, peut-on célébrer Céline ? Les objections sont trop évidentes. Il a été l’homme d’un antisémitisme virulent, qui, s’il n’était pas directement meurtrier, était d’une extrême violence verbale, et il a été condamné en justice pour cela.”
Mais Serge Klarsfeld, qui a été condisciple d’Henri Godard au lycée parisien Claude-Bernard, juste après guerre, l’épingle pour l’extrait suivant : “Il (Céline) se tient soigneusement à l’écart de la collaboration officielle.” Pour l’écrivain et universitaire Jean-Pierre Martin, auteur d’un Contre Céline (José Corti, 1997), “L’expression est pour le moins ambiguë. Céline, par ses écrits et par ses fréquentations, a baigné dans la collaboration et s’est retrouvé, en 1945, à Sigmaringen, en Allemagne”, rappelle-t-il.
Joint par téléphone, Henri Godard estime “avoir pesé ses mots”, et remarque que “Céline est toujours resté en deçà de toute institution”. Il termine d’ailleurs sa notice en écrivant que “la création artistique est devenue une valeur que nous reconnaissons, même là où elle ne coïncide pas avec nos valeurs morales, voire les contredit.”
Querelle d’experts et de sensibilités ? Assurément. Rue de Valois, on tombe des nues, en rappelant que ce recueil, qui fait l’objet d’un livre, est “une éphéméride où sont recensés les grands anniversaires, de 511 (mort de Clovis) à 1961”. 2011 “n’est pas l’Année Céline, mais l’Année Liszt“, précise-t-on. Dans l’avant-propos de la brochure, M. Mitterrand salue le contenu, où s’exerce “un esprit critique” de plus en plus vif, et où des “plumes prestigieuses ont réécrit, au fil de ces 300 pages, une histoire de France propre à charmer nos imaginations”.
Pour Me Klarsfeld, c’est là que le bât blesse : Céline n’est pas, selon lui, digne d’être célébré par la République. Il demande le retrait immédiat du recueil et la suppression des pages sur Céline. “Je sais que les Armagnacs et les Bourguignons se sont réconciliés dans les livres d’histoire, mais, dans le cas présent, il y a toujours des victimes et des bourreaux”, assène-t-il.
Alain Beuve-Méry Article paru dans l’édition du 21.01.11